Connaître le mal - le transformer en bien
Roger Druitt - Prêtre émérite (Hereford, Royaume-Uni)
Le mal est-il une force intérieure ou une entité externe hostile à la vie humaine ? N'a-t-il rien à voir avec la moralité personnelle du fait qu'il est conditionné par l'éducation et l'environnement ? Et où se situe la responsabilité personnelle de chacun ?
La révélation, l'ordre de l'espace, le cours du temps
Sont-ils en train de s'accomplir aujourd'hui ?
On a un jour demandé au célèbre physicien Max Planck s'il croyait en un Dieu. Il aurait répondu qu'il ne s'agissait pas d'une question de croyance : quiconque observe attentivement et avec précision les phénomènes de la nature, puis suit ses réflexions jusqu'au bout, est obligé d'admettre que, dans toute cette diversité à peine compréhensible, doit être à l'oeuvre un être tout-puissant et en mouvement.
Se trouver à la croisée des chemins
Tom Ravetz
Prêtre à Forest Row (Angleterre), Recteur pour le Royaume-Uni et l’Irlande et responsable éditorial de «Perspectives»
Nous nous plaisons à imaginer notre vie comme un voyage dont le début, le milieu et la fin sont prévisibles. Les parents espèrent pour leurs enfants des qualifications qui rendront leur progression dans la vie prévisible et sûre. Nous nous assurons contre les accidents et la mort, espérant ainsi limiter le pouvoir de l'imprévisible. Cependant, plus nous apprenons à comprendre notre vie, plus nous sommes forcés de constater que les épisodes où le cours rectiligne et prévisible a été interrompu étaient en fait des moments véritablement créatifs - des moments de scission, de chaos, que nous n'aurions pas pu prédire.
L'Esprit de la terre
Emil Bock
L’une des tendances les plus marquantes des âmes de notre époque est ce que l’on pourrait appeler un attachement énergique à la vie de ce monde. Depuis le milieu du XIXe siècle, cette tendance s’est installée comme prédominante dans notre civilisation. Cela a mené, en tout cas dans les pays occidentaux, à un embourgeoisement massif.
La Semaine sainte
Emil Bock
Les huit jours qui reviennent chaque année entre le dimanche des Rameaux et le dimanche de Pâques sont la quintessence la plus merveilleuse des mystères christiques. Si l’âme se saisit consciemment et de toutes ses forces de la nuance de couleur et de la tonalité propres à chaque jour de cette octave pareille à un arc-en-ciel, elle se constituera pour l’avenir un soutien considérable dans ses efforts pour atteindre une image plus vaste et plus profonde de l’être véritable du Christ.
Le rôle d'une communauté chrétienne
Philippe Aubertin - Prêtre
Novembre est le mois où sont lus à l’autel des extraits de l’Apocalypse selon Jean. Et lorsque nous ouvrons ce texte sacré, nous sommes accueillis par ces mots : « Moi, Jean, votre frère… » En s’adressant à nous, Jean nous rappelle qu’il est notre frère en Christ. Être frère en Christ va bien au-delà d’un partage de connaissances ou de valeurs communes. Sont frères en Christ ceux qui sont unis par un lien sacré et organique avec l’Esprit du Christ.
Pensée michaélique
Emil Bock
François d'Assise arriva un jour dans le village de Gubbio, qui était assailli par « un loup monstrueux, terrible et féroce, dévorant non seulement les animaux mais aussi les hommes ». Il sortit donc, marcha courageusement à la rencontre de la bête fauve et cria : « Viens ici, frère loup ». Et le loup vint, doux comme un agneau, et se coucha tranquillement aux pieds de François, écoutant sa prédication. À partir de cette heure, le loup fut au service de l'homme.
Cette légende nous donne une image prophétique de l’acte michaélique qui doit être accompli à grande échelle au sein de la pensée humaine.
Du sens des épreuves
Pierre Lienhard - Prêtre
Notre réaction face à un malheur quelconque est, plus ou moins consciemment, celle des amis de Job qui, devant sa déchéance spectaculaire, lui répètent sous trente-six formes : pour que tout cela te tombe dessus, tu dois avoir péché ; tu dois te scruter toi-même pour trouver comment tu as mérité cela.
Le temps de la Saint-Jean
Fabian Hog - Prêtre à Colmar
Les fêtes chrétiennes nous confient des cadeaux : à Noël un enfant, à Pâques la résurrection, à la Pentecôte l’Esprit-saint.
Mais aucun être humain ne peut vivre seulement de cadeaux : le jour vient où il veut lui-même répondre. Cela veut dire devenir adulte, prendre ses responsabilités.
Le sens de la Pentecôte
Simone Hannedouche
Le Christ avait fait à ses disciples la promesse que nous rapporte saint Jean : « Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous. Mais le Paraclet, l'Esprit Saint que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses » (Jean 14:25-26)
Et cinquante jours après Pâques, cette promesse fut réalisée par la Pentecôte. L’Ascension l’avait précédée.
Le temps de la Passion
Philippe Aubertin, Prêtre de la Communauté des chrétiens en France
Le dimanche 12 mars a commencé le temps de la Passion du Christ – de la grande souffrance du Christ qui le mena jusqu’à la mort de la croix.
Comment vivre ce temps que nous hésitons à appeler un « temps de fête » ?
Comment nous approcherons-nous dignement de la croix du Golgotha ?
Sens de la vie
Comment la vie acquiert-elle un sens ?
Hermann Heisler, Prêtre de la Communauté des chrétiens
Le texte suivant, rédigé en 1932, révèle une synergie troublante avec les temps présents. Il n’est que de remplacer un terme tel que « machines » par « outils numériques » (ou « intelligence artificielle ») pour identifier des pièges similaires pour la conscientisation de l’humain : on réalise alors la singulière actualité de ce texte. [NDLT]
Aujourd'hui la vie a perdu tout sens pour beaucoup de personnes. L'homme moderne ne craint rien tant qu'un moment de calme pour s'asseoir et réfléchir au sens de sa vie. Le travail a cessé depuis longtemps d'être une bénédiction pour la plupart des gens. Il est devenu une sorte de malédiction en ce qu’il aide l'homme à s'échapper de lui-même.
Pourquoi moi, ô Seigneur ?
Job et la question de la souffrance
Douglas Thackray
En tant que prêtre à la retraite, je fais partie d'une équipe visitant les hôpitaux pour un accompagnement pastoral. Lors d'une de mes visites, le service était très fréquenté et je balayais les lits du regard. J'ai attiré l'attention d'un homme d'une cinquantaine d'années et je me suis approché de son lit. Il m'a murmuré : « Hier, le médecin m'a dit que j'avais un cancer en phase terminale. Pourquoi moi, monsieur le pasteur, pourquoi moi ? » a-t-il demandé en retenant ses larmes.
La Nuit Sainte
Selma Lagerlöf
Ce texte fait partie d’un ensemble de légendes que l’écrivain suédoise Selma Lagerlöf (1858-1940) publia dans ses « Kristuslegender » (Légendes du Christ, parues en français en 1904). Elle raconte :
Je ne me souviens pas d'autre chose que de grand-mère assise et racontant, du matin jusqu'au soir, et nous, les enfants, assis à côté d'elle en silence, écoutant. C'était une vie merveilleuse. De toutes les histoires qu'elle m'a racontées, je n'ai qu'un souvenir faible et confus. Il n'y en a qu'une seule dont je me souvienne assez bien pour pouvoir la raconter. C'est une petite histoire sur la naissance de Jésus :
Communautés au service de Michaël
Taco Bay
Premier Recteur pendant 25 ans au sein du 'Cercle des Sept' de la Communauté des chrétiens
Dans les années qui ont entouré la fondation de La Communauté des chrétiens, Rudolf Steiner a évoqué à de nombreuses reprises l’être de l'Archange Michaël, l'esprit temporel principal de l'époque qui a commencé en 1879, et dont la lumière éclaire le destin actuel de l'humanité. Il a également parlé de la façon dont, en cette période, Ahriman prépare son incarnation. L'événement spirituel le plus important de notre temps est cependant la réapparition du Christ dans la sphère éthérique de la terre, dans l’espace de la vie[i].
Le combat de Michaël et du Dragon
Jean-Charles Chignac *
Le motif si répandu dans l'iconographie chrétienne, et si incisif pour la conscience chrétienne - le combat de Michaël avec le Dragon - a sa source principale dans le douzième chapitre de l'Apocalypse de saint Jean, presque au milieu et comme à la charnière de tout le déroulement apocalyptique.
Michaël et l'ermite
Selon une légende médiévale, il était une fois un ermite qui quitta son ermitage et partit à la découverte du monde. Les ermites, comme on le sait, laissaient derrière eux toute l'agitation humaine et recherchaient la solitude. Ils s’aménageaient un refuge dans un endroit aussi inaccessible que possible. Et consacraient leur vie à Dieu, priant et méditant, subsistant chichement.
De la résurrection de la Terre
Jean-Charles Chignac
Chaque année, les grandes fêtes chrétiennes, Noël, Pâques, Pentecôte, si nous les vivons, si nous essayons de les vivre, modèlent toujours plus intimement notre humanité, l’être humain en nous, pour le faire vivre et le faire agir toujours mieux, avec aussi l’espoir profond et fort, lié au mystère de la Résurrection que nous essayons de comprendre toujours davantage avec la fête de Pentecôte, la fête du Saint-Esprit, la fête de l’esprit...
L'art de mourir et de pardonner
Luke Barr - Prêtre
Qu'est-ce que le pardon ? Où vit-il en nous ? Comment se déploie-t-il ? Le pardon semble être d'une importance vitale pour notre monde et pourtant nous avons à peine commencé à le comprendre. Même lorsque nous voulons pardonner et que nous sommes persuadés du bénéfice global pour tous ceux concernés, nous constatons que quelque chose nous empêche de le faire. Notre vie d'âme consciente ne peut pas simplement décider de pardonner, à la manière habituelle d'une décision.
Résister à l'accablement actuel
Philippe Aubertin - Prêtre
En évoquant l’atmosphère régnant en France deux ans avant la nuit de la Saint-Barthélemy, Michel de Montaigne parlait de « l’air grossier et pesant d’une malplaisante saison ». Les deux années que nous venons de vivre nous ont fait respirer un air grossier et pesant.
Enfance et Jeunesse de Jésus
Pierre Lienhard
À travers le travail de recherche et d’approfondissement d’Emil Bock, le sujet de l’Enfance et la Jeunesse de Jésus (éditions Iona) prend un relief et une dimension considérables. Là où les évangiles ne nous donnent que quelques détails sommaires, Emil Bock, en s'appuyant sur les indications de Rudolf Steiner, parvient à faire parler les textes et à faire apparaître, à travers les incohérences apparentes, un tableau gigantesque où le devenir de l’humanité côtoie le devenir du Christ pour le rencontrer et se confondre avec lui, à travers une longue histoire à la fois extraordinaire et lumineuse, dont l’enfance et la jeunesse sont la dernière étape.
Les démons et le troupeau de porcs
Michael Bruhn -Recteur de la Communauté des chrétiens pour la Région Suisse/Sud-Ouest de l'Europe
Dans le monde antique, il existait des règles claires pour traiter avec les démons. La reconnaissance de qui est qui et la connaissance du nom de celui auquel on fait face avait son importance. Toute maladie qui s'accompagnait d'une perte de contrôle de soi était vécue comme une possession par l'entité de cette maladie. Et ces êtres de la maladie étaient nommés démons. Les reconnaître était souvent un premier pas vers la guérison.
Les 13 Nuits Saintes
Axel Burkart - Formateur et conférencier dans le domaine de la science spirituelle
Les 13 jours entre le 24 décembre et le 6 janvier représentent ce que l'on appelle les « nuits saintes ». Durant cette période, à partir du solstice d'hiver, le contact avec le monde spirituel est très intense. En effet, c'est à cette période que la Terre se « réveille » spirituellement, alors qu'en été elle est spirituellement endormie.
Pendant les Nuits Saintes, nous pouvons donc nous relier intimement au monde spirituel et aux êtres et forces guidantes qui y agissent, et recevoir des impulsions et des forces importantes pour la nouvelle année.
L'Avent - Lumière et vérité
Fabian Hog - Prêtre
C’est le temps de l’Avent !
Temps de préparation, d’intériorisation. L’âme humaine recherche le calme, le repos du bruit du monde ; elle veut mieux ressentir ce qui vient vers elle. C’est le moment de retrouver l’espoir en un avenir salvateur.
La guerre au-dehors et au-dedans
Irmgard Bauer - Article paru dans Die Christengemeinschaft - Pâques 1991
Dans beaucoup d’endroits du globe des guerres font encore rage.
Et une question pesante persiste : sommes-nous au seuil d'une guerre mondiale ?
Quelle est donc l'origine d'une guerre, d'un conflit : des raisons politiques, économiques, ethniques ? Toute guerre — éloignée ou non géographiquement de chacun de nous — n'a-t-elle pas peut-être quelque chose à voir avec notre propre vie intérieure ?
La peur de l'homme envers lui-même
Regard sur notre temps
Herbert F. Hillringhaus (1956)
La culture de consommation qui nous entoure, dont la vacuité est perçue par de nombreux observateurs critiques, n'aurait pas pu se développer au sein de notre monde et s'imposer si l’homme ne l’avait pas lui-même rendue possible.
La Pentecôte aujourd'hui - communauté sous le signe de l'individualisme
Friedrich Benesch
L’archétype de la fête de Pentecôte qui, dans le Nouveau Testament, surgit des Actes des Apôtres, a tout de suite quelque chose de fascinant : cette présence spirituelle soudaine qui souffle, qui tempête, qui fait descendre des langues de feu sur les têtes et dans les cœurs ; ces cœurs qui s’enflamment à leur tour, exprimant la parole humaine pure, issue du Je libre. Cela a du souffle.
Kénose - offrande et accomplissement
Jens-Peter Linde - Article paru dans Perspectives (2016 - Royaume-Uni)
La kénose est le fait de « se vider/se dépouiller de son moi naturel au profit d'un moi supérieur ». Mais ceci ne signifie pas un abandon mais une acquisition : le sacrifice libre de quelque chose qui nous est cher et agréable afin de relever le défi d'un développement radical. Nous pouvons transformer un ébranlement extérieur en un accomplissement intérieur : de l’état de victime, nous pouvons émanciper notre âme et ainsi devenir victorieux.
Dimanche de Pâques
Françoise Bihin - Article paru dans Perspectives chrétiennes (2013)
Au milieu des sept chandeliers d’or se tient Celui qui dit à Jean, dans sa première vision de l’Apocalypse (Apoc. 1, 9-20) : « Ne crains rien, je suis le premier et le dernier, et le Vivant. Je fus mort, et voici, je suis vivant dans tous les cycles des temps, et je tiens les clés de la mort et de l’Hadès. ».
Le royaume de la mort, l’Hadès ou l’enfer, se trouve en chacun d’entre nous. Là où nous ne sommes pas conscients, on peut parler de ténèbres.
Plus que le calme : la sérénité
Ruth Ewertowski - Extrait de la revue Die Christengemeinschaft (octobre 2015)
Oui, la sérénité produit des effets... Mais là n’est pas la raison pour laquelle nous y aspirons, si bien que les livres traitant de ce sujet sont des best-sellers. Entre calme et sérénité existe une distinction importante, même s’il n’existe pas de sérénité sans calme.
Lâcher prise
Pearl Goodwin - Article paru dans Perspectives (2016)
L'expression « lâcher prise » est une expression très utilisée que nous avons probablement déjà dite à quelqu'un ou qui nous a été dite. Elle peut être utilisée dans un contexte très banal : « Oh lâche prise... » ou alors elle peut faire référence aux motifs les plus profonds de l'âme humaine. Pour commencer, cela aide à penser à l'âme d'une manière particulière.
Agir avec les anges : Les archanges et les Archées (Partie 2)
Article complet : Parties 1 et 2
Cynthia Hindes - Article paru dans Perspectives (déc. 2008) sous le titre Working with angels
Le présent texte sur les archanges et les Archées fait suite à la première partie qui portait sur les anges. Ces trois chœurs angéliques font partie des neuf hiérarchies célestes agissant pour l’humanité
Agir avec les anges (Partie 1) Article complet : Parties 1 et 2
Cynthia Hindes - Article paru dans Perspectives (déc. 2008) sous le titre Working with angels
Il y a neuf degrés, ou chœurs d'anges, au-dessus du royaume humain. Le troisième groupe de trois, les anges, les archanges et les Archées (les forces primordiales ou puissances d’origine) sont les trois chœurs sur lesquels se concentre cet article. Cette première partie porte sur les anges; la seconde, sur les Archanges et les Archées.
Le temps de Noël
Cheminer avec le don de Noël et découvrir le mystère de la volonté
Marie-Pierrette Robert - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Noël 2012
Noël est la fête de l’enfance de l’âme, là où une naissance advient dans le secret de tout notre être : dans notre conscience, dans notre cœur, et aussi dans notre volonté. Le divin vient avec son devenir, son « enfance » en nous. Ce qui se passe, et comment cela nous arrive, nous n’en savons rien, au fond. Mais nous pressentons que quelque chose se passe, que ces douze jours saints sont tissés, pénétrés d’une ambiance particulière. Nous sommes comme entre ciel et terre, pour peu que nous puissions envelopper ces jours saints de Noël de calme et de recueillement.
Vaincre le dragon de la peur
Eva Knausenberger, Psychothérapeute (Nouvelle-Zélande)
Article paru dans Perspectives sous le titre « Fear » (2009).
Traduit et publié avec l‘aimable autorisation des éditeurs de « Perspectives » (Royaume-Uni) - http://perspectives-magazine.co.uk/
La peur rend confus et instable ; elle peut paralyser des individus et même des nations entières. L'archétype, le symbole spirituel de la peur est le dragon à plusieurs têtes. Des passages de l'Apocalypse de Saint-Jean relatent que le dragon menace la survie du nouveau-né, le Sauveur de l'humanité. On trouve des statues et des peintures de l'Archange Michel engagé dans la « lutte » contre le dragon.
Le Christ a compris que le noyau, le cœur de la peur, est la peur de la mort. Il nous réconforte par ces paroles : « Dans le monde, vous avez peur » et « Voici que j'ai vaincu le monde ».
Lumière dans les ténèbres
Fabian Hog - St Martin 2020
Pendant le mois de novembre, dans le monde extérieur, l’homme chemine vers l’obscurité : la lumière du soleil diminue, les journées se raccourcissent, les nuits sont longues. Intérieurement, l’homme se met en quête de la lumière, qui éclaircit l’obscurité.
La fête de la Saint Martin parle de cette quête : l’enfant porte la lumière de la lanterne, qui illumine les ténèbres. Noël sera l’accomplissement : la lumière luit dans les ténèbres !
La dernière histoire de Grand-père
Georg Dreißig - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Saint-Michel 2014
Quand nous étions enfants, mon grand-père nous racontait souvent des histoires, et nous l’aimions beaucoup à cause de cela et parce que c’était notre grand-père. Or un jour – j’étais alors tout petit, mais je revois encore parfaitement la scène ma mère nous prit à part et nous dit : « Les enfants, faites très doucement et n’entrez pas dans la chambre de Grand-père : il est très, très malade. » À la façon dont elle avait dit très, très malade, chacun sentit, même moi qui étais tout petit, que cette maladie était grave. Dès lors, nous ne marchâmes plus que sur la pointe des pieds, nous ne parlions jamais fort et nous avons cessé de rire pour un temps qui me parut une éternité.
Le cycle de l'année
Cynthia Hindes - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Saint-Jean 2016
Notre propre cœur est une place mystérieuse. On peut le décrire comme un point de croisement entre le monde intérieur et le monde extérieur, entre le haut et le bas, entre l'avant et l'arrière, tout ceci ayant le potentiel d'être infiniment grand. En tant qu'espace intérieur, notre cœur pourrait être de toute dimension, il pourrait être une pièce sombre dans laquelle nous n'entrons presque jamais ; ou cela pourrait être un espace intérieur aussi vaste que l'univers lui-même. Cet espace intérieur prend la mesure de ce que nous chérissons, car « où est ton trésor. là aussi sera ton cœur ».
La femme dans le ciel et le combat de Michaël
Emil Bock - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Saint-Michel 2016
Une grande image cosmique se présente devant nous, pour nous montrer la situation dans laquelle se trouve tout ce qui est de l'ordre de l'âme. La femme se tient entre le dragon et Michaël, l'archange. L'âme de l'univers et l'âme de l'humanité se tiennent entre ange et démon. C'est en protecteur de l'âme dans le ciel que !'Archange lutte contre le dragon pour le terrasser et le précipiter sur la terre.
Mais, en aucun cas le danger et la mise à l'épreuve de l'âme n'ont cessé par la victoire de Michaël sur le dragon. Au contraire, c'est maintenant que commence vraiment le chemin des épreuves. Les images qui se déroulent devant nous sont la tragédie originelle ; en elles le principe du tragique peut se manifester à nous dans leur évidence.
L'Homme, gardien de son frère ?
Frieda Margarete Reuschle (traduit de l'allemand)
Une des plus grandes détresses de notre temps est celle qui règne parmi les hommes au niveau de leurs rapports réciproques, toujours plus marqués par l'indifférence et l'incompréhension. L'antique parole de Caïn « Suis-je le gardien de mon frère ? » vit dans les actes et les pensées de nombreux contemporains ; elle est devenue comme la devise inexprimée qui surgit chaque fois que le sens de la responsabilité, la mauvaise conscience ou la culpabilité voudraient se faire jour dans l'âme.
La peur de se tromper est déjà l’erreur elle-même
Françoise Bihin - Août 2020 (Blog : fbihin.blog)
Jésus allait vers les gens infréquentables de son époque. Pour ceux qui se considéraient comme « purs », la crainte des païens et de tous ceux qui étaient considérés comme les pécheurs était viscérale, très profondément ancrée. Les Juifs religieux qui suivaient la Loi à la lettre avaient réellement peur d’être contaminés par le mal incarné, selon eux, par de telles personnes. En les fréquentant, ils risquaient à leur tour de devenir impurs. La peur d’être contaminé par un autre a donc toujours existé… À cette époque, elle était de nature religieuse, spirituelle.
Jean et Michaël
Willy Nüesch - Saint-Jean 1994
Le temps de la Saint-Jean suscite en l'âme humaine une ambiance empreinte d'un grand sérieux. L'être de Jean le Baptiste porte en lui une gravité profonde, qui ne va aucunement à rencontre de la joie qu'il ressent pour "l'époux", le Christ Jésus. Un autre être possède une gravité de cette dimension : c'est l'archange Michaël. Tous deux ont les regards tournés vers l'évolution de l'humanité. Ils accompagnent son devenir, l'âme soucieuse. Ils voient les dangers qui, de nos jours, menacent les âmes humaines, les décisions inéluctables devant lesquelles elles se trouvent, la nécessité de plus en plus pressante de sauver la civilisation humaine-terrestre tout entière.
Solstice d’été
Emil Bock - Saint-Jean 2010
Avec la plénitude de l’été, la Terre devient tout entière vénération pour le Soleil. La chaleur qui emplit de ses flammes l’atmosphère est comme un grand feu d’offrande. Sur les ailes de ce feu, la Terre s’élance à la rencontre du Soleil qui s’est rapproché d’elle. De même qu’au plus profond de l’hiver, l’âme de notre planète se concentre sur elle-même au cœur de la Terre qui, alors, prend conscience de la puissante réalité de l’univers cosmique, de même, à l’apogée de l’année, elle croît au-delà d’elle-même, consacrée par le Soleil. Son chant de louange atteint les hauteurs de l’univers. Elle s’unit à cet hymne de feu qui s’élève vers les mondes d’en haut.
L’Esprit qui guérit
Françoise Bihin - (Blog : fbihin.blog)
Les temps de fête varient au cours de l’année : le temps de Pâques dure 40 jours, celui de l’Ascension 10. La Pentecôte, qui vient cinquante jours après Pâques - d’où son nom, qui signifie en grec ancien « cinquantième jour » -, est le temps le plus bref. Il y a une dizaine d’années, il a été décidé dans la Communauté des chrétiens que ce temps durerait trois jours : dimanche, lundi et mardi. C’est une goutte distillée dans le cours de l’année, une impulsion concentrée, qui peut être saisie par le Je de l’individu, de manière triple - sur trois jours.
Combattre la peur et la solitude
Marie-Pierrette Robert - Pâques 1992
Des phénomènes comme la peur et la solitude ont de tout temps été des composantes de la vie humaine. Mais ils prennent à notre époque une ampleur qu'ils n'ont jamais eue auparavant. C'est un état de fait avec lequel l'humanité tout entière se trouve confrontée. D'où vient cette peur ? Comment y faire face ? Le présent article ne saurait prétendre traiter le sujet de façon exhaustive ; tout au plus apportera-t-il des éléments de réflexion qui permettront peut-être de mieux cerner le problème.
Sens de la souffrance
Françoise Bihin - article paru sur son blog (fbihin.blog)
La souffrance vient à notre rencontre, de différents côtés, inévitablement. Et il y a tellement de manières de souffrir… Par la maladie, toutes les sortes de douleurs physiques, les séparations, les conflits, les déséquilibres psychiques. Faut-il chercher à l’éviter, la fuir ? Tenter d’en déraciner la cause ?
La balance du destin
Rudolf Frieling - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Saint-Michel 2009
D’anciennes représentations égyptiennes montrent comment le cœur d’un défunt est posé sur une balance par des êtres supérieurs. Pour le chemin après la mort, il est décisif qu’il montre le poids juste, la juste valeur intérieure. Le motif immémorial du cœur pesé sur la balance résonne encore dans le chant du soldat avec lequel Schiller clôt le Camp de Wallenstein : dans l’engagement courageux de la vie « le cœur est encore pesé ».
Plus les horizons de l’histoire de l’humanité s’assombrissent, plus il importe que cette pesée du cœur ne devienne pas pour l’homme une expérience d’après la mort ou à proximité immédiate de la mort, comme sous le feu du combat.
Impératifs de survie
Philippe Aubertin - Pâques 2020
Si les temps que nous vivons sont troublés, ce n’est pas seulement à cause du virus, mais aussi de la difficulté que nous avons à comprendre ce qui se passe réellement. Les médias diffusent des informations contradictoires ; nous sommes bombardés de chiffres anxiogènes et invérifiables ; les “théories du complot” se multiplient sur Internet ; une déroute économique menace ; le confinement nous fait violence ; et l’on nous répète que nous risquons notre vie si nous n’adoptons pas dans la rue ou dans les magasins des comportements normalement perçus comme hostiles : éviter son prochain et masquer son visage...
Le souffle de l’Esprit
Philippe Aubertin - Printemps 2020
Rarement les paroles de l’épître de la Passion, lues à l’autel de la Communauté des chrétiens, auront résonné de manière plus actuelle.
Dans cette épître, un ange s’adresse à nous et nous interpelle : « Ô Homme, il est vide, le lieu de ton coeur ». Vide ? Oui, l’ange le voit et nous le dit : au coeur de l’être humain, il y a une vacance, un lieu inoccupé.
Qu’est-ce qui devrait s’y trouver ?
Si, la vérité existe
Philippe Aubertin - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Pâques 2019
Il est aujourd'hui fréquent d'entendre énoncer au détour d'une conversation cette petite phrase en apparence incontestée : « La vérité n'existe pas, il n'y a que des vérités. » Manière de dire : ne nous disputons pas pour des vérités somme toute relatives, et puisque la vérité absolue n'existe pas, contentons-nous de respecter la vérité de chacun, ce sera une belle preuve d'urbanité et de tolérance.
L'homme reçoit la force nécessaire
Marie-Pierrette Robert - Article paru dans Perspectives chrétiennes sous le titre « Ni plus ni moins » - Saint-Michel 2000
L'univers entier est ainsi fait que toute chose, tout être est à sa place, a un rôle à tenir, est irremplaçable : les pierres portent les plantes, les plantes portent la vie des animaux et des hommes, les animaux se donnent en sacrifice les uns aux autres, en nourriture, selon la grande loi de la Vie qui est don de soi. Quant à l'homme, il profite à la fois du monde minéral, végétal et animal, jouit de la loi du don de la vie. L'humanité d'aujourd'hui commence à prendre conscience de ce qui se passe lorsque cette dynamique de vie d'un règne à l'autre ne peut plus se dérouler harmonieusement. Lorsque l'un des éléments est touché, ce sont tous les autres qui en subissent le contrecoup.
Que pouvons-nous faire pour la paix ?
Walter Wild - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Pâques 1992
Nous avons été témoins de ce qui se passe quand un pays riche suscite la jalousie et l'agression d'un pays moins riche. Nous avons fait l'expérience de ce qui se passe quand un pays accumule des masses d'armes et provoque ainsi la crainte et l'agression des autres. Chaque concentration crée autre part un vide. Un excédent ici entraîne une pénurie ailleurs, car les substances terrestres ne peuvent pas simplement se multiplier, elles peuvent seulement se transformer ou bien se déplacer d'un endroit à l'autre. Toute accumulation est source de déséquilibre. Et celui-ci, devenant trop grand, peut causer une guerre. De fait, la guerre nous accompagnera encore longtemps sur terre, jusqu'au jour où tout homme aura fait sienne la parabole du Christ que Matthieu nous raconte au chapitre 20 : Un maître de maison louant des ouvriers pour sa vigne convient avec eux d'un denier par jour.
Le signe de la croix
Jean-Charles Chignac - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Pâques 1993
Il y a quelques mois, dans un glacier des Alpes a eu lieu la découverte sensationnelle des restes d'un chasseur de l'âge de bronze en très bon état de conservation, des restes d'un authentique Européen de l'âge de bronze, conservés comme par miracle. Entre autres, dans les vêtements on a trouvé des amulettes représentant des croix. On en a donc déduit que ce chasseur avait pu être adepte de quelque religion solaire. Les spécialistes des anciennes religions relient assez généralement les signes en forme de croix à des cultes solaires.
La métamorphose de l'Eucharistie - partie 2 sur 2
Rudolf Frieling - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Saint-Michel 2002
L'Acte de consécration de l'homme tel qu'il est célébré à la Communauté des chrétiens est comme une "messe ré-incarnée", née de nouveau à notre époque. Les imaginations et archétypes qui, dans le monde suprasensible, ont accompagné l'évolution de l’eucharistie à travers les siècles se manifestent aujourd'hui avec une évidence nouvelle.
Les quatre parties de l'Acte de consécration de l'homme montrent une articulation clairement visible. Reproduire exactement les rites des débuts du christianisme ne saurait être un idéal en soi. Ce serait une façon de nier le sens de l'évolution du temps. Les tentatives faites pour copier l'âge d'or révolu ont généralement produit des caricatures. Nous avons à être des chrétiens de notre temps. Cela ne veut pas dire pour autant que nous ayons à nous livrer aux erreurs et aux excès de notre époque matérialiste. Celle-ci a d'ailleurs, comme chaque époque, ses ombres spécifiques et son potentiel de forces divines particulier.
La métamorphose de l'Eucharistie - partie 1 sur 2
Rudolf Frieling - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Printemps 2001
À la veille de l’événement du Golgotha, le jeudi saint, le Christ célébra la Cène avec ses disciples. II partagea le pain et le vin, porteurs de son corps et de son sang, exhortant ses disciples à accomplir cela désormais en mémoire de lui. C’est de cet ultime repas que l’eucharistie, le rituel de la messe, est né. Il est de nos jours célébré par la Communauté des chrétiens sous une forme nouvelle où l’on retrouve les quatre principales parties : l’Évangile, l’Offertoire, la Transsubstantiation et la Communion.
L'encadrement des 4 parties principales dans l'Acte de Consécration de l'Homme
Henri Paul Plantenga - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Noël 2009
Devant les marches de l'autel sont dites, au début et à la fin de l’office, les paroles d'ouverture et de clôture. Les paroles d’ouverture proclament l'origine divine de l’office et indiquent l'attitude intérieure dans laquelle nous voulons l'accomplir. Les paroles qui résonnent à la fin de l’office, peuvent être ressenties comme un message adressé, par delà les assistants, à ceux qui dans le monde divin s’associent à l’accomplissement de l'office.
L'activité de la prière
Tu ne trouveras jamais les limites de l’âme, même en en parcourant tous tes chemins, tellement vaste est l'empire quelle embrasse de ses mystères. Héraclite d'Éphèse
L’état de prière peut survenir comme un état de grâce, un cadeau donné ; nous l’accueillons avec reconnaissance comme un cadeau, sans avoir le sentiment de l’avoir mérité. Et puis il y a les autres états de notre vie intérieure... Pour la très grande majorité des gens, l’activité de la prière n’est pas donnée, « n’est pas évidente », en tout cas pas régulièrement. Prier pour quoi, prier qui, comment ? Est-ce qu'on sait s’il y a quelqu'un pour écouter ? Ce serait quand même trop ridicule de parler dans le vide, de me parler à moi-même en quelque sorte... Est-ce qu’on ne prend pas ses désirs, d’avoir un interlocuteur, pour des réalités ? La plupart des gens pensent même, ou ressentent vaguement, qu’il y a bien quelque chose ou quelqu’un au-dessus de nous, de plus grand que nous, mais de là à s'adresser à « lui » — a-t-« il » vraiment besoin qu’on lui parle, qu’on lui demande... ? S’il est vraiment « Dieu », il sait de toute façon de quoi nous avons besoin.
La perception du Christ
Marie Françoise Cuvillier - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Printemps 2001
Le début des Actes des apôtres, qui raconte l'événement de l’Ascension, nous laisse sur une question profonde. En effet, le message qui est donné aux disciples après la disparition du Ressuscité dans la nuée est « qu'il reviendra comme il est parti ». Il nous faut donc comprendre qu'il réapparaîtra dans la nuée. Qu'est-ce que la nuée, si ce n'est le monde de l'eau en suspension dans la biosphère, le monde de la vie et des éthers que nous appelons aussi le monde éthérique ?
Ici et là, nous avons peut-être déjà entendu dire que cette apparition du Christ dans le monde éthérique est pour aujourd'hui ; que certaines âmes prêtes pour cette rencontre peuvent le percevoir comme Paul en avait fait l'expérience sur le chemin de Damas : le percevoir et le reconnaître.
A propos de la vie après la mort
Françoise Bihin - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Saint-Michel 2011
Il y a quelques décennies, la mort était tabou dans nos sociétés occidentales. On en parlait le moins possible. Dans les années 70, le médecin Raymond Moody a commencé à publier des témoignages de mort clinique (NDE). De même, un large mouvement international est né à propos de l’accompagnement des mourants et des soins palliatifs, inauguré par des personnalités telles qu'Elisabeth Kübler Ross aux USA, et Marie de Hennezel en France. On a recommencé à parler plus de la mort, à la ré-apprivoiser peu à peu.
La métamorphose du deuil
Wilhelm Kelber - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Saint-Michel 2000
Quand vient le temps de la Saint-Michel, la mélancolie de l'automne devient le matériau de base de l'âme et de sa vie religieuse. Nous faisons alors l’expérience de la lourdeur qui envahit notre âme dans cette ambiance où le monde terrestre se manifeste dans sa réalité éphémère. Cette expérience se fait dans une mesure semblable à celle de la joie, au printemps, en regard de la nature bourgeonnante et jaillissante. Et de même qu'au printemps notre vie religieuse est marquée par la gravité du temps de la Passion – qui nous rend conscients d'un aspect particulier de notre être spirituel au-delà de la réalité naturelle – de même, à l'automne, la victoire intérieure – toute michaëlique – remportée sur la mélancolie « naturelle » de ce temps de l’année est là pour nous apprendre à reconnaître la limite entre ce qui en l’homme relève de la « nature » et ce qui relève de « l'Esprit ».
A l'occasion du décès d'un enfant de 3 ans, mort noyé
Marie-Françoise Cuvillier - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Saint-Michel 2000
Il y avait un jour un enfant qui s'était endormi, endormi très, très fort. Et, pendant qu'il dormait, il arriva dans un nouveau pays. Devant lui coulait une grande rivière toute calme et, de l'autre côté de la rivière, il vit une prairie où l'herbe n'était pas verte comme ici, mais c'étaient de petits rayons de soleil ; et les fleurs étaient des étoiles de toutes les couleurs qui scintillaient, toutes plus claires les unes que les autres. Au-delà de la prairie s'élevait une colline en haut de laquelle était construite une maison très belle. Elle n'était pas faite en pain d'épices, mais en pain d'étoiles. Elle avait une petite fenêtre.
Surmonter la peur
Michael Heidenreich - Article paru dans Perspectives chrétiennes - Saint-Michel 2000
La peur est un phénomène qui prend aujourd'hui une dimension toujours plus grande. Il y a différentes sortes de peurs, d'ailleurs. Elles sont comme des fantômes qui errent de par le monde, nous guettent, troublent notre sommeil, envahissent notre conscience et obnubilent nos pensées à un degré tel que nous avons du mal à nous en défaire. Quelles sont ces peurs ? Par exemple la peur d'une guerre menée avec des armes terribles dont on peut à peine envisager l'ampleur des conséquences ; la peur de l'insécurité dans sa propre maison, dans les rues d'une ville, la nuit ; la peur des mauvaises notes à l'examen ; la peur de perdre son travail ; la peur de la concurrence ; la peur de sa propre capitulation intérieure ; et enfin tout simplement la peur de la vie, de la mort, et de ce qui nous attend après la mort.
Michaël et la prière
Walter Wild - Extrait d’un article paru dans Perspectives chrétiennes - Saint-Michel 2000
De l'Évangile d'aujourd'hui nous avons soulevé le motif qui est omniprésent dans notre vie : qu'est-ce que ceci et cela m’apporte ? La manière de prendre nos décisions sous l'aspect de la rentabilité matérielle fait de nous des invités peu dignes du royaume des cieux. Ne pas être digne du ciel veut dire : être banni dans une existence dans les ténèbres, les mains et les pieds liés, où il ne reste qu'à grincer des dents. Le grincement de dents indique toujours que la mort est imminente.
Impulsion du christianisme
Nous sommes non à la fin du Christianisme, mais au début. Christian Morgenstern
Il y a maintenant plus de deux mille ans que le Christ a marché sur la terre, qu’il a enseigné, est mort et ressuscité. Deux mille ans de développement de courants chrétiens les plus divers. Certains d’entre eux se sont imposés, opposés violemment, y compris par des guerres sanglantes ; non seulement entre eux mais aussi en massacrant les tenants d’autres religions, d’autres courants philosophiques. Cette longue histoire pourrait faire douter de la valeur du message chrétien, pourrait aussi laisser croire que l’impulsion première est appelée à s’éteindre.
Les Évangiles
Tout le nouveau testament, en particulier les quatre évangiles, constitue une source de révélation pour une vie religieuse renouvelée. Toutefois, le lire ou l’écouter requiert un autre état d’esprit que pour tout autre texte.
Une attitude méditative empreinte d’intériorité et de pureté en favorise l’accès, alors qu’une approche scientifique intellectualisée compromet ce passage. Celui qui recherche la réalité essentielle de l’esprit trouvera dans la parole de l’Évangile une source de forces unique.