Le temps de la Passion 
Philippe Aubertin, Prêtre de la Communauté des chrétiens en France
Le dimanche 12 mars a commencé le temps de la Passion du Christ – de la grande souffrance du Christ qui le mena jusqu’à la mort de la croix.
Comment vivre ce temps que nous hésitons à appeler un « temps de fête » ?
Comment nous approcherons-nous dignement de la croix du Golgotha ?
En prenant conscience que le sacrifice du Christ nous appelle, nous aussi, au sacrifice, comme nous y appellent ces paroles de l’Acte de consécration de l’homme, prononcées à l’autel au moment de l’Offertoire :
« Nous tous, ô Christ, de toute notre âme, nous nous approchons de toi, afin que tu nous sacrifies avec toi ».
Comment ferons-nous cela ?
En nous donnant à lui, comme lui s’est donné à nous.
En nous vouant à lui, le temps de la Passion, comme lui s’est voué à nous, corps et âme, et comme il continue et continuera de le faire jusqu’à la fin des temps.
Nous resterons séparés du Christ tant que nous n’aurons pas pleinement conscience qu’il veut et peut nous guérir de notre malheur, pourvu que nous lui donnions le meilleur de nous-mêmes – pourvu que je me donne à lui, que je lui fasse le sacrifice de mes facultés d’âme, comme lui s’est sacrifié pour moi.
Cessons de rester fixés sur nous-mêmes.
Déplaçons-nous intérieurement pour aller le rejoindre, afin de nous mettre à l’écoute de ses paroles d’esprit et de vie, par amour de lui.
« Nous tous, ô Christ, nous nous approchons de toi… »
Plus nous nous approcherons de lui, plus le souffle de son Esprit nous vivifiera.
C’est la chose la plus sensée que nous puissions faire !
Car ce sacrifice de soi pour le Christ nous fera surgir vivant du tombeau de notre âme, tout aussi sûrement que les souffrances qu’a endurées le Christ ont œuvré à sa résurrection.
Le temps de la Passion nous invite ainsi à mourir à nous-mêmes pour renaître en Christ.
C’est en cela que ce temps de la Passion, quand les autels des Communautés des chrétiens se parent de noir, est bel et bien une fête – un authentique « temps de fête ».