Le temps de la Saint-Jean
Fabian Hog - Prêtre à Colmar
Les fêtes chrétiennes nous confient des cadeaux : à Noël un enfant, à Pâques la résurrection, à la Pentecôte l’Esprit-saint.
Mais aucun être humain ne peut vivre seulement de cadeaux : le jour vient où il veut lui-même répondre. Cela veut dire devenir adulte, prendre ses responsabilités.
Nous nous tenons devant une fête où nous ne recevons plus de cadeaux du ciel.
L’attention est maintenant tournée vers l’homme : quel sera son comportement ? L’Homme, empli de l’esprit, comment va t-il agir ? Parviendra-t-il à introduire l’esprit dans la réalité terrestre, dans la vie quotidienne ?
À la Saint-Jean, ce n’est plus un être divin qui se tient devant nous, mais un homme. Il est une sorte de modèle pour l’humanité. Il est humble, il témoigne de la lumière dans les ténèbres. Il ressent toute la misère de l’humanité. Il bénit en baptisant.
Saint-Jean le Baptiste est une réponse incarnée aux cadeaux divins. Son cœur s’embrase. On parle aujourd’hui souvent d’un pas que devrait faire l’humanité. Autrement dit : qu’elle prenne ses responsabilités. En d’autres termes : qu’elle réponde, qu’elle commence à s’embraser.
Mais prenons garde : nous savons combien le feu peut détruire, quand il devient fanatisme par exemple. Ceci n’est certainement pas la réponse. Quelle serait la bonne réponse ? Notre modèle Jean-le-Baptiste nous le montre.
- En premier lieu, il a tourné son regard vers son origine : d’où est- ce que je viens, et en quel sens puis-je éprouver de la reconnaissance envers mes origines ?
- En second lieu, il perçoit l’humanité et il intègre la souffrance humaine dans son être.
- Et enfin il agit selon ce qu’il voit, ce qu’il sent à partir de son cœur embrasé.
Je me souviens de mes origines : je ressens le Père. Je me ressens lié à la souffrance sur terre : je ressens le Christ J’agis à partir de moi-même : je réalise l’Esprit.
En souhaitant que chacun de nous trouve sa propre réponse.